Le transhumanisme en tant que mouvement de pensée, émerge au cours des années 80 en Californie, en pleine effervescence des mouvements culturels dits cyberpunk et Geek. D’après Alexandre Moatti, le mot existerait depuis 1930 et aurait été formulé par Jean Coutrot. Mais c’est Julien Huxley (frère de Aldous Huxley et ami de J. Coutrot) qui en proposera la première formulation théorique en 1951 à travers une idée de dépassement de l’homme par la technologie. Mais pour en faire une idéologie philosophique enracinée dans la culture occidentale, plusieurs auteurs contemporains à l’instar de G. Hottois, L. Ferry, J.M. Besnier, L. Alexandre, J.N. Missa, J.Y. Goffi, vont développer une approche historique faisant de l’humanisme l’un des leviers structurant du transhumanisme. Géographiquement, on distingue un transhumanisme dit nord-américain ; il est pratique et pragmatique, et se concentre essentiellement autour de la Silicon Valley (symbole du néo-capitalisme). Son but est la transformation absolue de l’homme et s’apparente à une espèce de posthumanisme. Sa principale figure est l’ingénieur en chef de Google, Raymond Kurzweil qui annonce un basculement de l’espèce humaine vers une espèce augmentée d’ici 2045. En Europe, là où le transhumanisme fait le plus de débat dans la société, on observe un son de cloche différent de l’approche nord-américaine. S’il n’est pas structuré comme un projet total, il suscite néanmoins l’attention des institutions culturelles et intellectuelles européennes ainsi que des chercheurs et des universitaires de renom. Sans être excessif, on peut se permettre d’affirmer que la vision européenne du transhumanisme est portée d’une part par l’Association Française Transhumaniste-Technoprog. Cette association propose une conception démocratique et sociale du transhumanisme impulsée par James Hughes. En Asie, notamment en Chine, le transhumanisme est beaucoup plus opérant, il ne se confond pas dans les débats théoriques ou universitaires, mais se rend opérationnel directement dans les laboratoires et instituts de recherche, financés par les pouvoirs publics chinois. L’Afrique demeure donc absente de ce nouveau rendez-vous mondial où se joue l’avenir des Nations et des Peuples. Ce Colloque National autour du philosophe Njoh-Mouellé vise alors à mettre les balises qui doivent orienter la réflexion africaine sur les enjeux du transhumanisme en Afrique.
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Heales et AFT, Belgique
Université de Nantes, France
Université de Casablanca, Maroc
Harvard STS & IASS Potsdam
Université de Montréal, Canada
Université Libre de Bruxelles, CRIB, Belgique
AFT-Technoprog, Grèce